Monte Carlo en interview : David Krumholtz

David Krumholtz, alias Charlie Eppes dans Numb3rs, répond à Générique(s).

Rencontre avec le plus matheux des héros de séries, David Krumholtz, alias Charlie Eppes dans Numb3rs. Où il est forcément question de maths, de geeks, mais aussi de Woody Allen…

Savez-vous ce que les mathématiciens pensent de la série ?

Les retours sont extrêmement positifs. Certains des mathématiciens les plus renommés nous ont fait part de leur enthousiasme, de leur plaisir de voir qu’une série met en lumière leur passion, surfe sur une « mode » jusque là totalement écartée du petit écran, et fait la part belle à l’intellect plutôt qu’aux muscles.

Les maths peuvent-elles être cool ?

Bien sûr ! Les maths peuvent être bien plus que ça, elles peuvent être une véritable expérience spirituelle et religieuse. Les maths vont au-delà de l’arithmétique, elles entraînent une réflexion puissante sur la nature de l’univers, jusqu’à l’existence – ou non – de Dieu…certains mathématiciens essayent d’ailleurs de faire le lien entre la théorie de la relativité et celle de l’évolution. C’est très complexe, mais je trouve ça franchement cool…

Vous avez l’air de maîtriser les maths…

Absolument pas ! Je m’améliore au fur et à mesure des saisons de Numb3rs, mais avant de débuter la série, j’étais proche du niveau zéro… Je détestais ça et je n’ai jamais obtenu la note minimale durant mes études. Grâce à la série, je commence à comprendre deux ou trois choses, mais le gros des théories restent totalement obscures pour moi. Ce qui ne m’empêche pas de trouver ça passionnant !

Avez-vous des assistants sur le tournage ?

Bien sûr. Ils font tout leur possible pour m’expliquer les théories qu’utilise Charlie dans la série, même si ça ne suffit pas toujours à me faire comprendre de quoi je parle… J’essaye très modestement de faire découvrir les mathématiques aux téléspectateurs comme je les découvre moi-même en permanence.

Les geeks comme Charlie sont de plus en plus populaires…

Être geek, c’est chic ! Je trouve cette tendance fantastique et je pense que Numb3rs n’est pas étranger au phénomène. Jusque récemment, l’intelligence était une tare. Il y a trop de jeunes gens, de geeks ou de types précoces qui sont exclus de la société, moqués, voir tabassés à la récré… Être geek, c’est être un passionné, aimer sans retenue ce qu’on fait, sans aucune honte ou aucune peur d’être jugé. Certes, c’est un peu obsessionnel, mais c’est aussi une raison d’être, une voie à suivre. Mieux vaut ça que de traîner sans véritable but dans la vie, non ? Charlie est un geek, mais un geek qui sait où il va, un type cool, intelligent, pas la caricature du geek cinglé !

Quelle différence y a-t-il entre Numb3rs et des séries comme Les Experts ou Bones ?

D’abord le fait que la série soit centrée sur la vie de deux frères, et qu’on prend le temps de les suivre dans leur cercle familial, notamment avec leur père. Du coup, ils sont plus profonds, on connaît leur intimité, ce qui est moins le cas des Experts, par exemple. Ensuite, et c’est la principale originalité de Numb3rs, elle s’intéresse à un personnage de génie. De ce fait, la série se doit d’être intelligente, avec des dialogues plus fins… (il regarde autour de lui et baisse la voix) Je pense que Numb3rs est une série plus intelligente que Les Experts, Bones et tous les autres « forensics », qui sont plus visuels.

Vous deviez tourner un film avec Woody Allen, qui a été annulé. Que s’est-il passé ?

(Il fait semblant de fondre en larmes) Il y a trois ans, j’ai reçu un email de Woody Allen me proposant le rôle principal de son prochain film. Il se trouve qu’il est visiblement fan de mon travail… Il m’a envoyé le scénario, qui était absolument brillant. Tout ce que je peux vous dire, c’est que ça se déroulait à Paris, et que, sur le papier, ça aurait été un pur chef d’œuvre… Nous devions tourner à Paris, et Michelle Williams (Dawson, et beaucoup de films depuis, dont Brokeback Mountain) devait incarner l’autre personnage central du film. Et puis les finances n’ont pas suivi… Ça a été une expérience traumatisante ! J’ai passé trois mois à préparer le film, j’avais même fait une grande soirée pour fêter ça ! Et puis il fallu tout annuler, prévenir les gens que je ne serai pas dans le prochain Woody Allen, etc.

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