Monte Carlo en interview : Laura Harring

L'interprète de la brune Rita dans Mulholland Drive de David Lynch, d'abord vue dans le soap Sunset Beach et récemment récurrente de The Shield était de passage au Festival de Monte Carlo.

L'interprète de la brune Rita dans Mulholland Drive de David Lynch, d'abord vue dans le soap Sunset Beach et récemment récurrente de The Shield était de passage au Festival de Monte Carlo.

Votre présence à Monte Carlo trahie-t-telle le retour de votre personnage du Shield, Rebecca Doyle, dans la septième et ultime saison de la série ?

Je ne sais pas... je ne peux rien vous dire. Le fait est que mon personnage est encore relativement frais en France. Etant donnée la popularité de Mulholland Drive sur la côte méditerranéenne (le film a eu la palme du meilleur réalisateur à Cannes en 2001, ndlr), la production s'est dit qu'elle serait inspirée de m'envoyer faire un tour à Monte Carlo...

Becca Doyle n'a pas grand chose à voir avec vos personnages de Sunset Beach ou de Mulholland Drive...

J'adore montrer de nouvelles facettes de ma personnalité et de mon jeu quand j'en ai l'occasion. Becca est un personnage tellement rafraîchissant ! Elle ne travaille pas pour l'argent, mais pour des valeurs, parce qu'elle a fois en ceux qu'elle défend en tant qu'avocate. Je pense que ce personnage, forte mais un peu naïve, a été un vrai plus pour la série. Les personnages féminins y sont en général peu présents, et Becca est bien différente de Monica Rawling, interprété par Glen Close dans la saison 4.

Mulholland Drive devait être une série. Aviez-vous signé pour ce projet, et que pensez-vous qu'il serait devenu ?

Oui, j'avais signé pour la série. Ce devait être la nouvelle série de Lynch, donc un nouveau phénomène. La problématique de Twin Peaks était "Qui a tué Laura Palmer ?", et toute l'Amérique se demandait qui était le coupable. Mulholland Drive avait pour mission de révéler "Qui est Rita ?", mon personnage, de faire le jour sur cette amnésique et de faire sortir de l'ombre ceux qui semblent vouloir sa peau... Pour autant, je n'ai aucun regrets sur l'annulation de la série, car le film a été un immense succès !

N'avez-vous pas l'impression d'être enfermé dans ce rôle ?

Ça ne me gène absolument pas de parler de Mulholland Drive, bien au contraire, mais je suis passé à autre chose. Il y a eu une période d'adaptation où j'ai du convaincre les réalisateurs et les producteurs que je pouvais faire autre chose qu'être glamour. Pour L'Amour aux temps du cholera (2007), j'ai pris plus de dix kilos. Pour The King (avec Gael Garcia Bernal, sorti en 2006), je me suis vieillie et j'ai fait en sorte d'avoir l'air dépressive et fatiguée.

Cherchez-vous à casser cette image glamour ?

Bien sûr. Si je n'avais pas cassé mon image, je n'aurais jamais pu décrocher des rôles comme celui de Becca Doyle dans The Shield, je n'aurais sans doute même pas pu incarner des personnages réalistes... J'ai du me débarrasser, autant que possible, de mon image de femme fatale, qui ne correspond pas à qui je suis dans la vraie vie. J'adore être amoureuse, je suis une vraie romantique.

Restez-vous en contact avec David Lynch ? Avez-vous espoir de tourner de nouveau avec lui ?

Depuis qu'il tourne ses films en DV, c'est difficile de savoir ce qu'il va faire le lendemain. Il fonctionne de manière complètement organique. Pour le caméo que j'ai fait dans Inland Empire, il m'a appelé la veille du tournage ! Il m'a déjà parlé d'un de ces projets il y a quelques temps, puis il n'a pas donné de suite. Je reste persuadé que nous travaillerons ensemble dans le futur.

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