Donal Logue : Le (bon) perdant

Le 27/02/1966

Par Sylvain Gourgeon

Toujours placé, rarement gagnant. Retour sur le parcours d'un comédien jovial et attachant, archétype du guy next door ou du wingman indispensable qui n'arriverait pas à conclure.

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Vous avez sans doute déjà vu sa tête quelque part, mais vous ne savez peut-être pas comment il s'appelle. Né au Canada et élevé en Californie, le comédien Donal Logue est d'origine irlandaise (il a d'ailleurs la double nationalité). Avec un nom et un physique pareils, on s'en serait douté. Avec David Caruso, c'est l'un des rares rouquins qu'on croise dans nos séries. Son emploi : les types sympas, les dilettantes expansifs, les bons copains, cravatés ou avec la chemise à carreaux qui sort du jean, le cheveux volontiers long et graisseux. Le character actor dans toute sa splendeur, spécialisé dans le monsieur Tout-le-monde.

Si Logue est charismatique à sa façon et respire la décontraction, c'est qu'à 43 ans, l'homme a déjà pas mal vécu. Etudiant en histoire à Harvard, formé au théâtre à la British-American Drama Academy de Londres, roadie du groupe The Lemonheads, père divorcé, alcoolique et fumeur repenti, il démarre sa carrière à l'écran au tout début des années 90 et se fait notamment connaître en Jimmy le Taxi, personnage récurrent des pubs MTV. Il enchaîne les rôles plutôt anecdotiques à la télé et au cinéma jusqu'en 2000, où il décroche un prix spécial d'interprétation masculine à Sundance pour son rôle dans Le Tao de Steve. L'année suivante, il endosse les fringues classe moyenne de Sean Finnerty (photo ci-contre), le papa très empirique de la sitcom Parents à tout prix (Grounded for Life), assez drôle dans son genre. Malgré quelques déboires (la série est annulée par la Fox, puis reprise par The WB, l'éphémère chaîne de la Warner), son comique nature et nonchalant fait merveille.

Beautiful loser

Seulement voilà, ensuite, ça ne décolle pas. Malgré quelques apparitions dans des films dignes d'intérêt comme American Splendor (2003) ou Zodiac (2007), celui dont la profession vante pourtant le potentiel reste cantonné aux guests transparents dans quelques séries phares. En 1993, Logue n'était qu'un obscur collègue du FBI de Scully dans X-Files, et dix ou quinze ans plus tard, il n'est toujours que le mari occasionnel de Susan Lewis dans une dizaine d'épisodes d'Urgences ou le copain avocat de Tom Shayes dans quelques scènes de Damages. Poissard ou pas, force est de constater que les quelques séries qu'il a davantage portées sur ses épaules, comme The Knights of Prosperity, ont tourné court. La dernière en date a même explosé à l'allumage. 1%, série HBO sur l'univers des bikers, a cumulé les tuiles (plainte pour plagiat, concurrence du Sons of Anarchy de FX sur le même thème) et a été annulée après le tournage du pilote. On peut se demander aussi quel sera l'avenir de Life (photo ci-dessous), que l'acteur a rejoint en 2008 dans le rôle d'un homme à femmes, chef de la criminelle du LAPD, et qui va achever sa deuxième saison avec des audiences pas franchement mirobolantes… Logue, loser forever ?

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